Analyses sur la société française
Comprendre la france

Retrouvez un historique d’analyses sur la société française pour mieux comprendre comment elle fonctionne. Ensuite il nous sera possible de l’améliorer.

Mes dernières publications vidéos :
https://www.agoravox.tv/auteur/matthius

Photos de https://commons.wikimedia.org et de http://openclipart.org/

Ce site web est en licence libre CC-by-SA. Vous pouvez réutiliser le site en citant l’auteur ou le site web.

Sources de ce site web :
https://archive.org/download/SauveLiberlog/economiesgbases.tar.7z
https://archive.org/download/SauveLiberlog/ftp1.zip
https://archive.org/download/SauveLiberlog/ftp2.zip
https://archive.org/download/SauveLiberlog/ftp3.zip

Creative Common By SA
La culture permet le développement
Article AGORA VOX
Article mis en ligne le 6 mai 2013
dernière modification le 11 août 2013

par Matthieu Giroux

Le Mali a été aidé contre l’intégrisme pour permettre à la France de posséder une mine d’uranium. Seulement la France n’aide pas elle-même au développement de ce pays. Comme la population s’appauvrit des manuscrits de Tombouctou sont en voie de déperdition ou revendus. L’UNESCO a cependant créé une aide de 7,5 millions de dollars. Espérons que cette aide ne va pas partir que dans la rétribution des ONG.

La ville de Tombouctou est une rare ville possédant des saints. Il y en a même 333. Les lieux de cultes, en Afrique, ont longtemps permis de protéger les écoles et les bibliothèques. L’université de Sankoré est dans la mosquée. Al Quaïda, financé par la finance occidentale, notamment celle de Tatcher, a brûlé les livres religieux, car ceux-ci vont contre leurs dogmes. Tombouctou a pu créer un nombre considérable de bibliothèques, surtout des dépôts, car il était dit qu’une civilisation ne peut exister que si elle écrit.

Mosquée Sankoré

On a observé que certains pays sont plus enclin au développement. Le Luxembourg, même si c’est un paradis fiscal, n’a pas d’armée impérialiste, et a permis de faire prendre conscience à la population de Tombouctou que ses manuscrits lui permettent son développement. Seulement cette ville, de 100 000 habitants de 1400 à 1800, perd de la population et s’appauvrit pour être actuellement à 30 000 habitants. En effet Tombouctou est près du désert. Pourtant rien n’est fait pour faire venir de l’eau de l’équateur de l’Afrique. Ses habitants, pour manger, vendent leurs manuscrits, revendus ensuite à prix d’or pour être souvent privatisés.

On attend la mise à disposition pour le public de 2 000 manuscrits, dont certains sont des traductions arabes de Platon, mais sont surtout des œuvres de poètes, philosophes, scientifiques ou autres auteurs arabes. Il y a des manuscrits datant du XIème siècle, beaucoup sont du XIVème siècle. Il est très difficile de dater les manuscrits, souvent des copies, car cela coûte cher. Des copies peuvent être créées en même temps que des originaux.

Il est possible que l’Afrique devienne une référence en philosophie, si les manuscrits nous révèlent des auteurs ou idées inconnus. En effet l’UNESCO aurait référencé on ne sait comment 300 000 manuscrits. 100 000 sont identifiés. 10 000 sont traduits en français, anglais, arabe. Beaucoup de manuscrits sont écrits dans les dialectes Tamashek des Touaregs, Haoussa pour le commerce, Peul d’un peuple africain sédentaire. Il y a aussi du Sanghaï de Chine, du Soninké, du Wolof. En effet 30 000 étudiants étaient installés entre 1400 et 1800, pour avoir accès à une bibliothèque, afin d’apprendre le meilleur des civilisations, parce que les manuscrits avaient beaucoup de valeurs.

La calligraphie des manuscrits varie d’une région à l’autre essentiellement à cause du coût du papier ou des peaux. La peau de chèvre était très valorisée. Il y a 7 calligraphies connues pour l’arabe. Dans la zone de Tombouctou on écrivait petit, car le papier et l’encre naturelle étaient cher à fabriquer, mais locales. En Iran et en Irak on écrivait beau et large parce que le papier était en quantité.

Il est possible de développer considérablement Tombouctou, en amenant l’eau de l’équateur de l’Afrique, puis en créant un tourisme du manuscrit et des vieux lieux de cultes de Tombouctou, de la même époque. Karim Kahlal, chef de projet d’une mission française, nous indique que le développement est une source de paix et de richesse pour un peuple, disposant alors d’une meilleure qualité de vie.

Ahmed Baba est un copiste très connu à Tombouctou. Le centre d’étude de l’UNESCO porte son nom. Espérons que l’UNESCO fera son travail.

L’état des lieux de Karim Kahlal est éloquent. Il y a une instabilité politique durable à Tombouctou. L’évolution du contexte éducatif est négative, car la politique de création des écoles a été séparée du patrimoine des manuscrits. Les citoyens du Mali ne connaissent pas leur propre richesse culturelle. La méconnaissance de la valeur du patrimoine écrit porte autant sur le contenu que sur la valeur artistique, touristique et artisanale.

Il y a aussi des conditions climatiques difficiles, un enclavement de la région, des conditions socio-économiques de plus en plus difficiles, une dégradation progressive de l’état physique des manuscrits parce que la population est pauvre, une absence de support documentaires pour les manuscrits. une faiblesse de la coordination entre les acteurs du domaine qui crée des pertes de moyens, une absence de cartographie des bibliothèques, d’inventaire et de répertoire des collections réalisées selon les règles de l’art.

Cependant il y a eu un festival du désert organisé à Tombouctou. Les stars occidentales ont permis de créer des lignes directes mais temporaires Paris-Tombouctou. Ce festival s’est arrêté avec la guerre.

Le patrimoine culturel de Tombouctou pourrait servir à l’éducation, à la culture, au tourisme et à l’artisanat. Il nécessite une conservation, une exploitation scientifique et une diffusion si possible publique, selon la législation française si possible. Ce patrimoine peut servir au développement s’il y a une réelle démocratie au Mali.

Il existe un livre en français sur les manuscrits, de Djian : Les manuscrits de Tombouctou. Mais cherchez plutôt le livre en anglais Timbuktu Manuscripts.

Sources